Le territoire est aujourd’hui une notion omniprésente dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche, aussi bien dans les discours politiques que dans les stratégies institutionnelles des universités.

 

Dans ce contexte, les établissements sont amenés à définir un territoire de référence, à la fois comme gage de cohérence de leur projet et levier de différenciation dans un espace académique de plus en plus compétitif. Pourtant, sa définition reste floue et ses usages multiples : de quoi parle-t-on exactement lorsqu’on évoque le territoire d’une université, et où en fixe-t-on les frontières? Peut-on d’ailleurs parler d’un territoire ou des territoires d’une université?

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Plutôt que d’étudier les processus de territorialisation à travers les instruments de l’action publique ou les politiques nationales sectorielles, cette recherche analyse, par le biais d’une approche bottom-up, le cas de deux universités françaises, en considérant les universités comme des organisations traversées par des dynamiques et des contraintes multiples. Nous nous demanderons ainsi : comment les universités construisent, organisent et légitiment des territoires universitaires?

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La perspective processuelle développée se révèle particulièrement féconde pour analyser ces dynamiques. Elle conduit à appréhender la construction des territoires universitaires non pas comme un état figé, mais comme un processus comportant des séquences successives, marquées par des configurations d’acteurs et des dispositifs spécifiques.

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Ces interrogations incitent à poser la question centrale de l’institutionnalisation : ces territoires, bien que construits et outillés, peinent-ils à s’inscrire durablement dans les pratiques et représentations des acteurs? ​​